J’adore le flou
Dans cet article, je poursuis la conversation avec un photographe déroutant par son expérimentation avec l’argentique. Je retranscris au mieux les mots de Iheb concernant l’approche du flou en photographie qui va à l’encontre de nos réactions premières avec la performance des appareils numériques, pour lesquels la netteté est un argument de vente.
« J’adore le flou ». Voilà une remarque pour le moins étonnante quand on démarre en photographie. Au début, j’avais peur du flou. Je me disais que si on ne reconnaissait pas mes sujets dans mon image, comment j’allais pouvoir révéler une émotion ?
Puis un jour je tombe sur une citation de Cartier-Bresson qui m’a intriguée : « La netteté est un concept bourgeois ».
J’ai continué mes recherches personnelles et je me suis intéressé à la double exposition, avec laquelle j’obtenais des photos floues. Mais qui révélaient une part onirique. Dans ces photos il y avait l’idée d’une double vie.
Donc, le flou ne me dérange plus, car c’est la réception de l’image qui compte. C’est la lecture que tu en fais.
Au contraire, Le flou ouvre le champ des possibles, de l’interprétation multiple.
Sur ma galerie je présente des exemples variés de ce travail. Avec mon carnet je note le sujet et l’exposition de ma première photo pour que la suivante (que je peux faire des jours après) lui réponde.
Suite de l’entretien avec Iheb réalisé en mars 2021.
De très belles photos illustrant ce propos sont à découvrir sur son Instagram :