« L’argentique : Au début une question économique »
le photographe Iheb From Earth révèle sa rencontre avec l’argentique
Le goût de la photo argentique m’est venu grâce aux brocantes. Il y a quelques années, dans un vide grenier je pouvais trouver des appareils à 15 € et comme je n’avais pas assez d’argent pour m’acheter un numérique j’ai commencé par l’argentique.
Du coup je pouvais avoir un appareil pas cher et ma première année d’expérience photographique a été toujours moins chère que de m’acheter un appareil photo numérique. J’y ai vu plusieurs avantages :
Je prenais beaucoup moins de photos.
La photo me revenait à quelques centimes.
Au bout d’un an je pouvais encore faire une année comme ça et ça me reviendrait toujours moins cher que d’acheter un appareil numérique.
Pourquoi j’ai continué à travailler en argentique ?
Quand j’ai commencé à avoir des commandes, il y a un moment où j’avais les moyens d’acheter un appareil numérique et je mes suis demandé ce que je pouvais bien trouver à l’argentique.
Mon premier argument était de dire que les photos étaient plus belles, elle transmettait mieux l’émotion que je voulais donner à voir. Il y avait un sentiment, un feeling différent.
Avec le temps, je trouvais que mon argument ne tenait plus et j’ai fini par comprendre que la photo argentique me permettait de ralentir. Elle me permettait de réfléchir à l’image et de ne pas cliquer, cliquer, cliquer.
Avec l’expérience, aujourd’hui sur une pellicule de 36 poses j’obtiens dix fois plus de photos réussies qu’en en faisant 360 en numérique !
De plus l’argentique m’a permis d’acquérir une confiance technique qui me permet de dire aujourd’hui qu’on s’en fout du matériel. Qu’importe l’appareil numérique ou digital, le” point and shoot ” ou le Mamiya 645, le studio ou la photo au flash, l’important c’est le feeling que tu arrives à faire sortir avec ça !
Même si mes feelings sortent toujours meilleurs en argentique (rires).
Entretien réalisé en mars 2021 auprès de Iheb